Jalouse Rocks Paris

Le 27, 28 et 29 juin dernier avait lieu la première édition du Jalouse Rocks Paris se déroulant dans plusieurs salles de la capitale. Nous avons réussi à nous rendre à la première date au Showcase où se succédaient sur scène A.R.E Weapons, Le Corps Mince de Françoise et Late Of The Pier !

Peut-être parce que plus habituée à des clubs de taille modeste ou était-ce par provincialisme, je ne peux m’empêcher de confier à Matt des A.R.E Weapons : « these people are strange »… Sentiment que partage le new-yorkais vêtu simplement d’un t-shirt, d’un blue jean délavé et de baskets alors que nous nous trouvons sous le pont Alexandre III avec ses dorures, un parterre nickel, un tapis rouge, une sécurité à faire pâlir d’envie la Maison-Blanche, des toilettes rutilantes, des hot-dogs, des arcades de jeux, bref : le Showcase.

La scène

Cette salle d’envergure s’avère bien plus intéressante à l’intérieur où les voûtes et l’imposant bar satisfont nos vulgaires besoins d’un semblant de touche indie à ce fatras de hype. L’attente se fait longue, la salle et la scène sont bien vides si ce n’est un couple de mannequins posant avec les différents instruments devant l’objectif d’un photographe enthousiaste. Heureusement nos oreilles sont également distraites par un excellent dj set où les incontournables du moment (Foals par exemple) se disputent à des classiques infatigables (P.I.L, Velvet Underground ou Metric…).
Enfin, ce n’est que vers 23 heures que le quatuor made in Manhattan fait son apparition. Visiblement, ils ont quelques ardents fans mais hélas ils ne jouent que pour une trentaine de personnes. Tant pis pour les absents qui ratent une très bonne setlist (même si la tubesque Don’t Be Scared n’en fait pas partie) qui est animée avec sueur et ferveur. A.R.E Weapons produisent un punk indéniablement moderne et new-yorkais, n’en démentent la présence du saxophone et la petite touche electro qui permet à nos pieds de s’activer bien qu’ils soient déjà séduits par une rythmique avenante.

Le Corps Mince De Françoise

On se prend à les regretter quand, après une pause dj set, Le Corps Mince De Françoise arrive. Peine augmentée proportionnellement à la présence fortement plus importante du public. Pourtant les compositions de ce vague simili de Crystal Castles sont loin d’être convaincantes, à part peut-être pour leur reprise de Bikini Kill. Toutefois, les trois Finlandaises tentent de compenser par une prestation scénique très visuelle : ça saute, ça lève les bras, ça se peint le visage et ça distribue même des fleurs en guise de final. Force est d’admettre que leur positivité est affreusement communicative et on se surprend à sourire, au bout du compte, ayant au moins apprécié le spectacle.
C’est à la suite d’une nouvelle coupure des platines et dans une salle maintenant comble en plus de parfumée aux senteurs florales que Late Of The Pier attaquent avec Space And The Woods, signe qu’ils ne feront pas preuve de retenue. En effet le concert est étonnamment rock’n’roll de la part d’un groupe possédant trois synthés sur scène. Récupérant sa batterie après un prêt plus tôt aux A.R.EW, Ross fait preuve de la même énergie ravageuse que ses comparses. En dépit de quelques problèmes techniques, la foule est totalement conquise. Il est vrai que la setlist ne comporte pas beaucoup de surprises, majoritairement constituée des différents singles dont le récent Heartbeat. On peut ajouter qu’un Faley qui boit du Bacardi, Jack Paradise qui exhorte les groupies à prendre possession de ce même bassiste et le chanteur Samuel qui finit par s’offrir à elles dans un slam aventureux ne sont pas étrangers non plus au succès global de leur passage.

Ils méritent pleinement leur tête d’affiche en étant le clou d’une soirée ne se terminant qu’à cinq heures du matin par encore d’autres dj sets. Au vu de la programmation des dates suivantes du festival, on ne peut que souhaiter à Jalouse de réitérer dans de prochaines éditions auxquelles tout amateur de dance-floor ne manquera pas d’assister.

Maéva T.

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