Micron 63 @Victoria

Concert du 26 septembre 2008.

Photo fournie par M63

Sud-est de Londres. 21 heures. Un soir comme un autre, brumeux et froid. Je passe la porte du bar-pub Victoria à quelques pas de la station Mile End. A l’intérieur, le bar s’impose au centre, éclipsant la scène cachée dans un coin, le tout dans une décoration assez kitsch victorienne. Le premier groupe en est déjà à son deuxième morceau et c’est la même soupe londonienne en vogue : insipide. Le set passe comme une mauvaise lettre à la poste entraînant dans son sillage celui d’un second groupe tiré de la même veine.

Pause cigarette, dehors sur la terrasse aménagée (une riche idée). J’attends maintenant avec une certaine impatience que Micron 63 entre en scène.
Je reste malgré tout sceptique : le lieu morne et un peu surfait se prêtera-t-il à la charmante irrévérence du groupe ? Le parquet ciré de cette sorte de réplique -chambre de petite fille qui boit du whisky- pourrait-il inciter à faire trembler le plafond ? Nous verrons bien.

Mais avant d’aller plus loin un petit rappel s’impose … Micron 63 est le groupe signé l’année dernière par DiscError Recordings, label indépendant géré par Sir Ciaran O’Shea (ex membre du Junk Club de Southend), Chris Etches, James Aparicio et Matt Kaufman. Cela ne vous dit rien ? Faîtes un petit effort…Southend…These New Puritans, The Horrors, Errorplains, Ipso Facto, etc. Autant de pépites dont la presse musicale s’est emparée.
Au côté des autres groupes du label, SINS ou encore Cementimental, Micron 63 lui, sort des sentiers battus de la scène londonienne et propose un vrai travail personnel marqué par des influences claires mais intelligemment appropriées, de Link Wray à Modeselektor.

En deux trois mouvements, ils sont en place. Un commencement ex abrupto, et je me demande ce que vient faire sur scène la chanteuse du groupe précédent (un clone de Theoretical Girl ?). Si elle est en ‘special guest’ de dernière minute, on s’attend à ce qu’elle amène sa petite touche personnelle. Toujours est-il que oui, elle a une belle voix, une jolie robe, mais c’est tout ce que l’on retiendra de sa prestation. Enchaînons…
Comanche Parasite comme premier morceau.  L’acoustique est bonne. Le chanteur Russell et son acolyte à la basse-claviers électroniques font preuve d’une bonne énergie comme à leur habitude. En revanche, le troisième derrière son Mac paraît beaucoup moins à son affaire.
Ils enchaînent les morceaux. Je ne peux m’empêcher de regretter les versions initiales instrumentales de Comanche Parasite et Anatomy of no Escape. Mon côté sans doute puriste. Le texte semble parfois posé sur le morceau de façon monotone, mécanique. Pas assez de contre-temps. C’est d’autant plus dommage que les paroles sont percutantes.

Micron 63 arrive néanmoins à faire un set plus que correct. Le son est industriel et rigide, crasseux et attirant, à l’image de la capitale. Le glas sonne, sentencieux dans Refuse Replace, on se croirait dans un film de Carpenter. Test These Fears après un début à l’ambiance androïde mêle la gravité du chant à l’aigu de la guitare. On retiendra enfin et surtout le riff de Anatomy of no Escape, digne de Link Wray (une Pulp Fiction à la sauce anglaise) et le petit dernier Death Is Colder Than Love (ah bon ?), très prometteur.

Les membres de Micron 63 sont arrivés à dynamiser l’espace. Ok, nous ne sommes pas à la hauteur de leur superbe performance dans le sous-sol du bar Seabright Arms en juin dernier à l’occasion d’un Experimental Circle Club. Nous ne sommes pas non plus devant la récente performance de SCUM à Whitechapel. Ici, beaucoup moins de groupies, beaucoup moins de jeux de lumières, ou de jeu tout court, et c’est précisément pour cela que l’on apprécie Micron 63. Ils peuvent être fiers car ils ne le sont pas. Ils n’en font ni trop ni pas assez. Ils jouent leur musique, pour eux et ensuite pour les autres, et quand le chanteur à moitié courbé articule « I want something else » et bien nous y croyons et nous nous disons que nous à cet instant précis on ne veut pas autre chose.
Ou si, juste le debut single, sortie prévue fin 2008. Avis à tous les non-amateurs.
En attendant, vous avez toujours myspace…

Berthe Vroom en direct de Londres.

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